FRICTIONS

Frictions⎥ du 02 au 26 juillet 2025

Romain Bernini, Miguel Chevalier, Anaïs Lelièvre, Annette Messager, Jeanne Susplugas, Mathieu Weiler

La galerie Julie Caredda est heureuse de présenter Frictions, une exposition collective carte blanche à Jeanne Susplugas et Mathieu Weiler. 

L’exposition Frictions joue sur la dualité du mot : d’un côté, les frictions évoquent le conflit, le désaccord, les tensions entre idées, identités ou visions du monde. Elles sont le signe d’une rencontre qui ne va pas de soi. Mais d’un autre côté, la friction est aussi un contact, une chaleur, une énergie née du frottement. Elle peut être le début d’un dialogue, d’une transformation, voire d’une forme d’intimité.

L’exposition explore ces dynamiques contrastées, entre résistance et rapprochement.

Communiqué de presse

 

FRICTIONS

Physiquement, la friction est une force qui s’oppose au mouvement entre deux surfaces, générée par les irrégularités de ces dernières. Mais on peut aussi se frictionner la peau : un geste vigoureux qui stimule, réchauffe, nettoie. L’œuvre d’art, elle aussi, possède une surface — une peau matérielle, tantôt lisse ou rugueuse, brillante ou mate.

Dans Logique de la sensation, Gilles Deleuze distingue la vision optique — celle de la distance et de la profondeur — de la vision haptique, qui n’est pas une absence de vision, mais une manière de toucher du regard, d’épouser la surface. L’expérience esthétique peut ainsi se penser comme un frottement : une tension naissant de la rencontre entre deux mondes, deux réalités, deux corps.

Les six artistes présentés partagent un intérêt pour les notions de perception, de mémoire et d’états psychiques ou émotionnels. À travers des médiums variés — dessin, installation, art numérique, peinture — ils interrogent notre rapport au corps, à l’identité et à l’environnement. Leurs œuvres oscillent entre réalité tangible et mondes intérieurs ou imaginaires.

La friction devient alors le principe actif de leurs démarches : chez Miguel Chevalier et Anaïs Lelièvre, elle prend la forme d’une tension entre réel et imaginaire ; chez Jeanne Susplugas et Annette Messager, entre intérieur et extérieur ; chez Romain Bernini, entre nature et artifice ; chez Mathieu Weiler, entre norme et transgression. Leurs œuvres produisent une friction mentale, sensorielle et conceptuelle, en confrontant le spectateur à des zones de trouble, d’ambiguïté et de tension — là où la pensée se réveille, là où l’émotion surgit.